Oh, les beaux chevals !

18 mars 2010

Bonjour amis de la francophonie qu’on assassine !

oui, un post placé cette semaine sous le signe de la torture de Molière et de l’outrage à Luc Ferry.

Replaçons nous dans le contexte : j’m’en va vous contez ‘eune chtite histoire ! Lundi dernier, travaillant passionnément à la vente d’un petit reflex Canon à un Québécois rieur mais néophyte en photo, j’entends mon collègue voisin (et néanmoins amis) dire « … vous prenez les chevals en photo et… ».

Mon sang ne fait qu’un tour ! Mes cours d’orthographe de CM2 (merci maman) jaillissent dans mon esprit en émoi et, ne pouvant retenir ma réplique déjà trop souvent contenue depuis 18 mois (et oui, ca fait 18 mois que l’on est icitte !), je m’entends prononcer : « euh, des chevAUX, non ?! ».

Ça y est, c’est sorti, plus fort que moi, c’était le cheval de trop ; un an et demi de « des animals », « des corails », les « prix finals », des « plans horizontals »… j’en pouvais plus. Là, je connaissais bien la personne, je me suis permis, j’ai fait mon maudit français qui sait toujours mieux que les autres (je ne sais pas pour tous les français, mais c’est vrai que j’ai souvent raison), j’ai osé.

Et bien loupé ! Car, me répondit-il, tout fier de me clouer le bec (à raison, finalement…) depuis 2006, 2000 mots de la langue française ont été sacrifiés sur l’autel honni de la simplification et « des chevals » est non seulement toléré mais reconnu.

Atterrement. Colère. Déni puis acceptation, toute les phases du deuil en quelques minutes. Molière vient de se faire piquer un rein. Déshonoré de Balzac hurle d’outre tombe (cela dit, j’ai jamais pu supporter le Colonel Chabert ou le cousin Pons).

Je me dis finalement qu’avec la génération sms, on était de toute manière mal barrés.

Heureusement qu’il y a le CaribouPost ! 😉

CM.