Caribouville !

23 mars 2010

Amis de la Francophonie, bon matin !

Après plus de 2 mois de pratique assidue au compostage, je peux solennellement déclarer qu’on est devenu des pros. Entre le bac recyclage et le compost, c’est bien simple, la poubelle classique (avec les horribles déchets que l’on ne peut qu’envoyer à l’enfouissement, beurk) met plus de 2 semaines à se remplir (on a une petite 30 L). Dommage collatéral inattendu du compostage : les déchets de viande s’accumulent (en 2 semaines) et du coup, ça poque un peu.

Pourquoi je vous parle de compostage ? Et bien premièrement, car c’était notre résolution de cette année, et qu’on l’a cochée assez rapidement. Deuxièmement, parce qu’on est allé au Salon Manger Santé de Montréal (très sympa et super pour manger à l’oeil des trucs « grano ») et que l’on a rencontré les types de l’entreprise qui s’occupe de venir collecter notre compost amoureusement trié. Quand ils ont sû sur quelle rue on était, il y en a un qui me dit : « attends, tu es au 7055 ? » En plein dans l’mille, Emile (là, il a pas compris, mais souvent, mes blagues ne passent pas au Québec). On est reconnu par des gens qui ne nous ont jamais vu. « Dis moi ce que tu jettes, je te dirais qui tu es »

Enfin, je vous parle de compostage parce qu’en m’auto-googlisant (pas moi, mais le blog), je me suis rendu compte qu’à 100km de la frontière avec le Québec, au niveau de la Gaspésie, dans le Maine des Américains Unis, il y a une ville qui s’appelle : Caribou ! Délire, non ?!! Parce que s’il y a une ville qui s’appelle Caribou, il y a aussi une Post Office et peut être même une feuille de chou locale qui s’appelle The Caribou Post.

Près du "A", un Caribou

Près du "A", un Caribou

Voyant cela, je me suis mis à rêver d’un partenariat entre Caribous américains (oui, le blog a fait sa demande de citoyenneté nord américaine) : j’implante mon HQ  à Caribou, Maine ; et je fais profiter la ville du rayonnement international du blog. Progressivement, je m’insère dans la vie politique locale, devient Maire, instaure une Tofocratie éclairée : compostage obligatoire, cinémas et bibliothèques ne présentent plus que du contenu science fiction, prononcer « des chevals » devient passible d’une semaine de taule (cf. post précédent), la Maison Tellier compose l’hymne officiel de Caribou, je détourne de millions de dollars et solutionne la faim dans le monde, la pollution et la guerre.

Beau programme, non ?

Problème : pour devenir maire américain, je vais être obligé de m’acheter un gros pick-up, une arme à feu et prendre une 40taines de kilo… sauf que je ne peux, physiologiquement, grossir.

DAMNED ! j’étais si proche de changer le monde !

CM.


Oh, les beaux chevals !

18 mars 2010

Bonjour amis de la francophonie qu’on assassine !

oui, un post placé cette semaine sous le signe de la torture de Molière et de l’outrage à Luc Ferry.

Replaçons nous dans le contexte : j’m’en va vous contez ‘eune chtite histoire ! Lundi dernier, travaillant passionnément à la vente d’un petit reflex Canon à un Québécois rieur mais néophyte en photo, j’entends mon collègue voisin (et néanmoins amis) dire « … vous prenez les chevals en photo et… ».

Mon sang ne fait qu’un tour ! Mes cours d’orthographe de CM2 (merci maman) jaillissent dans mon esprit en émoi et, ne pouvant retenir ma réplique déjà trop souvent contenue depuis 18 mois (et oui, ca fait 18 mois que l’on est icitte !), je m’entends prononcer : « euh, des chevAUX, non ?! ».

Ça y est, c’est sorti, plus fort que moi, c’était le cheval de trop ; un an et demi de « des animals », « des corails », les « prix finals », des « plans horizontals »… j’en pouvais plus. Là, je connaissais bien la personne, je me suis permis, j’ai fait mon maudit français qui sait toujours mieux que les autres (je ne sais pas pour tous les français, mais c’est vrai que j’ai souvent raison), j’ai osé.

Et bien loupé ! Car, me répondit-il, tout fier de me clouer le bec (à raison, finalement…) depuis 2006, 2000 mots de la langue française ont été sacrifiés sur l’autel honni de la simplification et « des chevals » est non seulement toléré mais reconnu.

Atterrement. Colère. Déni puis acceptation, toute les phases du deuil en quelques minutes. Molière vient de se faire piquer un rein. Déshonoré de Balzac hurle d’outre tombe (cela dit, j’ai jamais pu supporter le Colonel Chabert ou le cousin Pons).

Je me dis finalement qu’avec la génération sms, on était de toute manière mal barrés.

Heureusement qu’il y a le CaribouPost ! 😉

CM.


Woolfie

15 mars 2010

Ca y est ! la semaine est écoulée et les votes ont tranchés, aussi impitoyables qu’une coupure pub pendant un film : le loup reste.

Je suis donc content, car je l’aime bien, ce loup, mais cela n’empêche pas, dans quelques semaines, qu’il soit remplacé par les caribous flegmatiques (lesquels ont quand même fait pas mal de lobbying auprès des votants). Aahhh, la nature est impitoyable, mais c’est quand même les prédateurs qui s’en sortent le mieux.

Au menu de la semaine, le retour du beau temps et des chaleurs quasi printanières (pensez donc, pas loin de 4 degrés !). La neige se réduit à des amoncellements noirs sur les coins de rue exposés Nord… mais on s’attend à une petite vague de froid avant la fin du mois (merde ! on s’est pas tapé 1 an de formalité de visa pour un hiver qui finit en février !).

Pour terminer, notre dossier de la semaine : le café ! J’entends les esprits moqueurs railler le goût Nord-américain pour le café dont la qualité rappelle celle du jus de chaussette percolé puis agrémenté de cannelle (par agrémenter, pensez davantage à vider le pot) et servi dans une tasse en polystyrène d’1 L. Quantité de café par litre ? environ 2 grammes. On n’est pas dans la qualité, mais plutot dans la (grande) quantité.

Bon, je dis ça, mais je n’en bois pas, moi, de café. Je rapporte ce que j’entends. Là où je trouve cela intéressant, c’est que ce n’est pas un ou 2 pékins qui se balade avec sa fausse tasse qui se recycle pas : c’est la moitié de la population en âge de voter (l’autre ayant déjà fini sa tasse, ndla). C’est carrément sociétal (mot compte triple). En plus, dans l’ensemble, ils reconnaissent qu’il n’est pas bon, leur kawa… fou, hein ?!
Sociétal, j’vous dis ! Tant et si bien que boire un café goût serpillère est parfaitement toléré, voire même reconnu comme une sorte d’épreuve subie mais nécessaire. Exemple : « check l’autre-là, avec son café d’distributeur » « Oh, le pauvre, mais il n’avait que ça à boire, il était en retard, à matin ».
So-cié-tal ! on boit du café mauvais, car il faut en boire (riez pas les français, vous êtes pareils : ça chiale contre les starbucks qui ouvrent à Paris, mais  si ça ouvre, c’est que ça marche en ostie les starbucks !). Je finirai sur cette anecdote : une étudiante arrive samedi matin avec 45 minutes de retard (!!) en cours d’environnement  en s’excusant… avec un café « second cup (une chaine type starbucks) à la main…!

Bises à tous !

CM.


Retour aux sources !

4 mars 2010

Bonjour toi, ami de la Francophonie et du CaribouPost !

Ahhh, un peu de changement sur le blog.

Déjà, la bannière, qui crie au loup.

« Quoi, un loup sur le CARIBOU-post, outrage ! imposture ! félonie !! »

Ouh là, minute ami lecteur ! Ce blog est (presque) démocratique, et je te propose de… voter ! Oui, le Caribou Post est grave « deux point zéro » et l’interactivité est plus intense qu’un film de Steven Seagal sous triple dose d’extasy.

La semaine prochaine, je fais les comptes et, si personne n’embarque pour mon loup songeur, vous aurez droit à 3 caribous flegmatiques en guise de bannière… voire autre chose ! Câline!, c’est pas de l’abnégation, ça !?

Changement aussi dans le ton. Il est vrai que ces dernier temps, ça causait surtout environnement sur le blog. Je n’ai pas eu de plainte, mais bon, on vous prépare du lourd avec notre projet sur le sujet, alors je ne vais plus vous tanner avec les économies d’énergie et les conseils bio (enfin, peut être de temps en temps). Retour à du léger, du fin, du subtil…

… et on va aborder aujourd’hui… le téléphone. Oui, ici, en Nouvelle France, le téléphone est un étonnement constant. Extérieurement, ça ressemble aux téléphones que l’on a en France, ça sonne de même et on dit aussi « allo? » quand on décroche.

C’est juste après que ça part en sucette. Déjà, la politesse, c’est une vague notion qui n’a pas cours.
Point de « bonjour », encore moins de « pardonnez de vous déranger »… quant à savoir qui vous appelle, c’est illusoire.
Ca donne en général à peu près ça: « Allo ? »(moi) / « T’es qui, toi ? » (le quidam – qui vous dérange et vous appelle – est généralement familier à tendance barbare) / « Christophe… mais qui  êtes-vous monsieur ? » (moi, curieux) / « elle est pô lô, Marie-Michelle ? »(le quidam) / « …euh non, mais qui êtes-vous ? »(moi) / « clic ».

Quand c’est bien vous que l’on cherche à joindre, n’espérez pas plus de considération qu’un intouchable qui débarque dans un restau 5 étoiles. Vous allez me dire : fais pareil !

C’est impossible, pour la simple raison, que personne ne répond au téléphone dans ce pays (à part les amis). Ici, on laisse des messages (sur répondeur). Mais en fait, cela ne sert à rien, car personne ne rappelle. Que vous soyez client ou fournisseur, votre meilleure tactique est la sape, la guerre d’usure, l’obstination, la pénibilité assumée. Faut pas lâcher, et rappeler toutes les 5 minutes. Quand je rappelle un client au magasin : 50% tombent des nues, 30% sont sur leur garde, 15% composent le 911 sur leur portable, 5% vous font répéter (car ils n’y croient pas).

Le téléphone, c’est culturellement compliqué.

Bonne fin de semaine à tous !

CM.